Inspirée par les mouvements des néobouchers français et internationaux, je souhaite attirer une clientèle désireuse de changer ses habitudes de consommation.
Je pense que nous mangeons d’abord avec les yeux, c’est pourquoi il est nécessaire pour moi de proposer
du « beau ». Je veux que l’acte d’achat soit motivé par l’envie et le plaisir.
Mon approche du métier est basée sur la communication et la transparence, que ce soit l’origine d’un produit, une recette ou une émotion.
J’affine les pièces de boeuf pour obtenir des produits d’exception tendres et goûteux.
Toujours à la recherche de savoir-faire différents, j’ai décroché un poste au restaurant-boucherie L’Argot de Philippe Chouquet à Lyon. Dédiée au désossage de la marchandise, j’y ai amélioré ma technique et par ailleurs entrevu le potentiel du concept ‘‘boucherie-restaurant’’.
Consciente de la nécessité du métier à moderniser son image et à s’adapter à de nouveaux modes de consommation, je me suis intéressée aux mouvements internationaux très innovants dans le domaine de l’alimentation et de la boucherie. J’ai donc travaillé sur un marché de Los Angeles au côté d’un boucher niçois patron du French Butcher, où le projet de créer un concept et de raconter une histoire autour de mon métier est né.
De retour en France, j’ai travaillé dans des fermes bio d’élevage bovin, porcin et ovin, où il me semblait naturel et essentiel d’aller à la rencontre des éleveurs français.
Forte de toutes ces expériences, j’ai décidé de retrouver ma terre d’origine, l’Alsace et d’ouvrir ma boucherie à Strasbourg.
Cette boutique, elle l’a voulu à son image : « Je voulais faire quelque chose de beau. On mange d’abord avec les yeux », explique Natacha. Loin des grands étalages de supermarché, elle se caractérise par un style sobre. Dans une grande vitrine horizontale, accolée au mur, sont disposés soigneusement l’ensemble des produits qu’elle propose. Principalement des pièces de boucherie puisque c’est son coeur de métier, mais aussi quelques charcuteries : terrine, ventrêche de porc ou encore des saucissons, suspendus au-dessus du billot central. La sobriété de sa boutique alliée à l’élégante présentation de ses produits ne correspond pas à un simple choix esthétique. Ces deux éléments sont représentatifs de la vision d’une bouchère ; une bouchère qui veut partager sa philosophie : « manger moins de viande mais mieux », elle explique ainsi se reconnaitre dans le « flexitarisme » (régime alimentaire prônant une moindre consommation de viande mais de qualité supérieure.)
« On mange trois fois par jour, c’est notre carburant. Il va falloir quand même commencer par s’interroger sur ce que l’on met dans notre assiette ».